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Pourquoi INFOESTH ?

Intervention esthétique... la meilleure et la pire des choses !!!

Le Dr Morel Fatio, l'un des fondateurs de la Société Française de chirurgie Plastique, posait clairement il y a quelques décennies, la problématique très particulière des actes esthétiques :
"L'intervention dans les cas d'intenses réactions personnelles à une disgrâce réelle, a toute chance de libérer le sujet et on assiste souvent, tant sur le plan affectif que celui du travail, à un démarrage impressionnant après chirurgie esthétique. On ne peut pas dire qu'il y a inutilité dans ce cas (.....). Plus encore, la chirurgie esthétique pose un problème extrêmement ténu d'indications dans les cas limites, mettant lourdement en cause la responsabilité du chirurgien dans le refus ou l'acceptation de l'opération, puisque suivant le terrain, beaucoup plus que suivant la réussite objective de l'opération, cette dernière pourra tantôt aboutir à une libération qu'aucun acte thérapeutique n'eût atteint, tantôt elle aggrave le déséquilibre et peut le rendre irréversible."
("Pratique-t-on beaucoup d'interventions inutiles ?" - Morel Fatio cité par Lucien Léger / Nouv Presse Med 1972; 11: 737-44).



Ainsi, les interventions esthétiques peuvent souvent résoudre tout ou partie d'un complexe, restaurer une image antérieure, apporter un bien-être et une meilleure estime de soi.


MAIS
parG3
bule Les insatisfactions / ratages sont plus fréquents qu'on ne le dit généralement (environ 5% de ratages "évidents" + 25 à 30% d'insatisfactions)

La recherche du "bon" praticien est semée d'embûches

L'information préalable est trop souvent insuffisante, voire inexacte... or une information indépendante de qualité est essentielle :

  • afin de poser les "bonnes" questions lors des consultations, ce qui permet de faire l'économie de consultations répétées
  • pour juger de la qualité de l'information délivrée
  • dans le but de prendre une décision en toute connaissance de cause
 
 
Ce domaine médical est très particulier dans la mesure où les patients sont en fait des consommateurs de soins esthétiques et non des malades.
Ces soins entrent dans une démarche de confort personnel : c'est la raison pour laquelle ils ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale. Il convient donc d'être particulièrement vigilant, car il ne faudrait pas que le simple consommateur de soins devienne un vrai malade du fait d'un ratage avec séquelles physiologiques, esthétiques ou psychologiques.
Malgré la grande compétence de certains spécialistes de ce domaine, le nombre des plaintes de patients augmente d'année en année comme en témoignent les statistiques des sociétés d'assurance médicale.
S'il est certain que la demande croissante de corrections esthétiques est une des causes pouvant expliquer ce phénomène, elle n'est cependant pas la seule.
Il y a lieu de s'interroger non seulement sur la compétence de certains praticiens et la fiabilité de certaines des solutions proposées, mais aussi sa propre responsabilité concernant la qualité de sa motivation et de l'information recherchée : une tendance bien compréhensible tend à écarter toute information qui pourrait remettre en cause la réalisation de son souhait. Ainsi, selon une étude récente (Heart 2001;86:626-631) réalisée dans le domaine cardiologique en Grande Bretagne, une grande partie des patients ne souhaite pas connaître les risques de l'intervention proposée. Cette étude a comporté 50 patients qui devaient subir une intervention cardiaque jugée nécessaire par les praticiens : 42% d'entre eux n'ont souhaité aucune information préalable bien que proposée par les praticiens.
Il est certes difficile d'extrapoler ces résultats au domaine particulier de l'esthétique : la balance bénéfice/risque est généralement en faveur du plateau bénéfice lorsqu'il s'agit d'un enjeu potentiellement vital comme c'est le cas ici.
En matière esthétique, le patient ne court aucun risque vital en s'abstenant : les risques de l'intervention devraient donc logiquement être regardés à la loupe avant décision. Ce qui n'est pas toujours le cas...
 
D’un point de vue technique, les avis des professionnels de la cosmétologie, de la médecine et de la chirurgie esthétique peuvent être complémentaires mais aussi divergents selon les intervenants.

Pour ne prendre que quelques exemples :

 
gbulle De nombreux médecins mettent en doute l'efficacité de soins à visée esthétique pratiqués par les esthéticiennes ou les kinésithérapeutes comme :
 
bule l'électrostimulation dans le soin des rides ou des seins affaissés,
 
bule les soft-lasers, massages et autres drainages lymphatiques dans le traitement de la "cellulite",
 
bule l'épilation définitive par ultrasons,
 
bule les produits cosmétiques dans la recherche d'un effet "amincissant" ou "anti-vieillissement" etc.
 
 
gbulle Les médecins entre-eux ne sont pas d'accord
 
bulleJ sur le traitement de la "cellulite" suivant qu'eux-mêmes pratiquent la mésothérapie, l'acupuncture avec ou sans électrostimulation, la cellulolipolyse, les infiltrations traçantes, la lipo-aspiration, etc.
 
bulleJ sur le meilleur traitement des rides, d’où une profusion de propositions (collagène, silicone, acide hyaluronique, Artecoll ®, Fibrel ®, Gore-Tex ®, Softform ®, lipofilling, Dermalive ®, Botox ®, A.D.N, peeling chimique, laser etc.)
 
 
gbulle Les chirurgiens esthétiques émettent des réserves quant à l'efficacité de certaines des méthodes citées ainsi que de bien d'autres.
 
En outre, une partie de ces praticiens estiment que beaucoup trop de confrères pratiquent la chirurgie esthétique sans posséder la formation souhaitable et exposent, par là-même, le patient à un risque supplémentaire :
 
bule lipo-aspirations faites par des gynécologues ou des généralistes,
 
bule chirurgie du corps effectuée par des chirurgiens O.R.L, maxillo-faciaux ou stomatologistes, etc.
 
 
gbulle Par ailleurs, une partie des techniques et méthodes proposées en médecine esthétiques sont inefficaces voire dangereuses.
Longue est la liste des produits, techniques ou méthodes plus ou moins encensées en leur temps, qui sont ensuite tombés en désuétude du fait de leur inefficacité ou des complications qu'elles pouvaient occasionner : soft-laser contre la cellulite, intervention pour modifier la vascularisation du cuir chevelu dans le traitement de l'alopécie, prescription d'extraits thyroïdiens ou de diurétiques dans l'amaigrissement, injection de graisse dans les seins, silicone «autorisée» pendant plus de trente ans et interdite actuellement etc.
Il s'est pourtant bien trouvé des patients pour faire les frais de ces hypothèses thérapeutiques dans le cadre d'expérimentations sauvages et payantes !
 
Autre exemple : lorsqu'un patient consulte un dermatologue ou un généraliste («médecin esthétique») pratiquant des greffes et microgreffes de cheveux, il est concevable que celui-ci privilégie quelque peu sa solution au détriment des autres (lambeau de rotation / réduction de tonsure etc.). Cette attitude est compréhensible mais elle ne doit pas léser le consommateur dans sa recherche d'une information complète et dépassionnée.
 
De la même manière, il est quelque peu inquiétant de se voir proposer trois solutions différentes par trois praticiens "qualifiés" alors qu'il s'agit de la même demande de correction par le même patient (chirurgie d'augmentation des seins, par exemple).

Tous ces éléments sont préjudiciables aux consommateurs qui n'ont pas la possibilité de faire la part entre les soins qui reposent sur de simples hypothèses (sans être pour autant inoffensifs), des traitements qui ont fait leurs preuves, voire même tout simplement s’y retrouver dans la diversité des solutions proposées.
 

gbulle Enfin, certaines pratiques sont trop souvent discutables quand elles ne confinent pas à l’escroquerie.
Ainsi, une «conseillère en esthétique» prodiguait il y a peu ses conseils bienveillants et gratuits, ainsi qu’une possibilité de prêts «facilités» auprès d’une grande banque. Ancienne aide-opératoire ayant assisté à de nombreuses interventions, elle proposait une liste de praticiens de …2 noms, les Docteurs D… et B….
Le Docteur B était, à son avis éclairé, le plus perfectionniste des deux.
Elle oubliait simplement de dire que ce bon Docteur B était son mari, ce qui n’était guère évident puisqu’elle avait pris soin de conserver son nom de jeune fille pour exercer son activité de bienfaitrice. Qui plus est, celui-ci ne possédait pas la qualification en chirurgie esthétique…
 
Les sources d’information dans ce domaine se résument :
  1. aux ouvrages écrits par des spécialistes médecins et chirurgiens : inégaux dans leur contenu, ils ne précisent que rarement les risques encourus, se situent côté praticien avec une tendance à minimiser les difficultés possibles,
  2. aux articles de journaux généralement «féminins» : ils se focalisent habituellement sur un seul type de correction esthétique sans donner de vision plus générale. Par ailleurs, certains ont tendance à faire du «sensationnel» susceptible d’augmenter les ventes du magazine sans vérifier l’intérêt réel d’une «nouvelle méthode miraculeuse» qui, si elle est nouvelle, manque justement de recul et de résultat à moyen-long terme…
  3. à quelques émissions TV qui ne peuvent que survoler le sujet, même si certaines montrent, à travers des témoignages notamment, les réussites mais aussi les risques de certaines interventions,
  4. à des sites web de plus en plus nombreux : ils sont destinés à la promotion de praticiens, cliniques, salons d’esthétique, fabricants de produits et de matériel… On ne peut guère en attendre une vision impartiale.